La douce et timide Lillia fit une discrète entrée dans le hall de son nouveau " chez-elle ". La maligne avait bien choisit son heure, le hall était désert et le seul bruit qui résonnait était celui des roues de ses valises. Elle en avait deux, la plus foncée avec ses vêtements et l'autre, plus claire, contenait ses affaires personnelles et scolaires. Son sac de cours lui-me^me était dans une des valises ! Elle sortit un papier de sa poche, celui où était noté le numéro de sa chambre. Les dortoirs se trouvaient au troisième étage. Plutôt normal, mais pour Lillia, y accéder sans honte et sans peur était sa toute première épreuve... * Par pitié, que je sois seule dans ma chambre !! *

BAM !!

Yeux roses intenses. Air timide et effarouchée. Petite taille. Cheveux châtains lisses mi-longs. Teint clair.
Voici ce que mon radar interne nota de cette inconnue que je venais de percuter au tournant d'un couloir.
Journée de merde...
Je sais bien que ce n'était pas sa faute, mais j'étais encore énervée par ma récente altercation avec une créature bizarre et vaguement stressée de savoir que tous les gens autour de moi présentaient de singulières ressemblances avec les horribles monstres qui peuplent les histoires les plus effrayantes de mon enfance. Aussi ne me montrai-je assez mal aimable. Après un juron - cependant moins adressé à cette fille qu'à un certain Murphy et ses lois stupides - , je lui jetai un regard courroucé et repris ma route.
Ce ne fut qu'en entrant dans le hall quelques pas plus loin, prise d'un stupide cas de conscience (il y avait quelque chose dans les yeux de cette fille qui me poussait à la protéger, malgré toute la retenue que j'avais face aux préjugés), je me retournai pour lui lancer une excuse.

BAAAAAM !!

Trop concentrée sur sa petite fiche, Lillia percuta une jeune fille à l'allure squelettique qui tournait. Celle-ci sorti un juron avant de partir, plutôt contrariée. Lillia paniqua : elle venait d'énerver une inconnue pour première rencontre !!! * Oh lala... Oh lala... * SCRAAASHHH !! A force de le chiffonner et de tirer dessus,  Lillia venait de déchirer son précieux papier. En se baissant, elle se rendit compte que les pas de l'inconnue venait de cesser, puis elle entendit un mot d'excuses. Lillia se redressa doucement et sourit :
- C'est à moi de m'excuser, c'est de ma faute ! J'aurai du faire plus attention.
Ses paroles étaient pleine de bonté et de bon-sens, ainsi que d'assurance, mais il suffisait de la regarder de plus près pour se rendre compte qu'elle tremblait un peu et que son visage était recouvert de sueurs froides.

[Je précise qu'elle ne parle pas, mais son " sourire " se traduit par cette phrase]